Jeudi chez les vikings

Ce matin, on quitte notre camping pour revenir près de Leknes et visiter le musée Viking des Lofoten.

Dans les années 50, un paysan du coin a découvert un étrange morceau de verre en labourant son champ de patates. Après l’avoir analysé, les archéologues ont découvert une maison seigneuriale du XIe siècle. C’est le plus grand bâtiment Viking découvert à ce jour. Le seigneur local devait être extrêmement riche : au point de commercer avec la France, l’Italie, et même Bagdad.

La visite commence par une expo assez classique sur la découverte du lieu, le contexte historique et même un film assez kitsch.
Mais la vraie expérience commence quand on sort du bâtiment de verre pour pénétrer dans une reconstitution du bâtiment médiéval avec des acteurs en costume d’époque. Rien n’est d’époque mais on peut tout toucher, mettre un casque, goûter le ragoût de mouton, filer de la laine ou jouer aux échecs Vikings.

On sort ensuite pour rejoindre les bords du lac où on peut faire un tour en drakkar, faire la sieste dans une tente viking ou lancer des haches en se prenant pour Ragnar Lothbrok !

La visite finie et des étoiles plein les yeux, on reprend la route pour quitter les Lofoten. On emprunte l’E10 en sens inverse. Il fait toujours beau mais les nuages commencent à apparaître. Et de retour dans les Vesteralen, l’archipel au Nord-Est des Lofoten on bifurque vers le Nord et l’île d’Andøya.

Le relief est moins imposant que dans les Lofoten mais l’île donne une impression bien sauvage. La rudesse du paysage est accentuée par le ciel gris qui nous couvre peu à peu. La température chute aussi et on s’arrête pour la nuit dans un camping au bord de la mer (l’appel de l’eau chaude encore et toujours…)

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Mercredi au bout du monde

Ce matin, on quitte notre petit coin tranquille en bord de mer, en disant adieu aux brebis curieuses qui viennent renifler la voiture. Après les quelques kilomètres de route en terre, nous voici de retour sur l’E10 direction Moskenesøya, la dernière et la plus à l’ouest des îles Lofoten.

La route est chargée de camping-cars qui débarquent du ferry aux bout des îles et font la route inverse de la nôtre. En approchant de la fin de l’île, la route se rétrécit et on en vient à s’arrêter pour négocier le passage avec chaque voiture que l’on croise.

On arrive enfin au bout de la route (littéralement, impossible d’aller plus loin) et au village de Å (prononcer « œ »). Le village est très beau, les maisons du centre ont été transformées en musée et on peut les visiter pour se faire une idée de la vie que menaient les habitants dans les années 50, lorsqu’ils vivaient coupés du monde une grande partie de l’année.

On visite une maison organisée autour de son pöel pour concentrer la chaleur par grand froid.

Pas de vitres dans ce musée, il y a si peu de visiteurs qu’on peut toucher tous les objets et ouvrir tous les placards.

Clémence a bien tamponné le formulaire E27 pour poster son article sur le grand Nord.

On visite ensuite le hangar à bateaux qui sent encore la morue. Et bien sûr la fabrique d’huile de foie de morue qui servait à peu près à tout ici : isolation, éclairage, vitamine D,…

On a raté la démonstration du forgeron, mais on a pu visiter la boulangerie dont le vieux four est toujours en activité. Et on est reparti avec quelques roulés à la cannelle pour la route.

On rebrousse maintenant chemin vers le Nord de l’île pour une petite balade. On avait des projets plus ambitieux en tête, mais les trois derniers jours ont été éprouvants et nous ne sommes pas prêts pour les 1300m de dénivelés vers le sommet de l’île. Ce sera pour une prochaine fois. Nous nous dirigeons plutôt vers Kvalvika, une jolie plage de sable blanc qu’on ne peut approcher qu’à pied en passant par un petit col.

Nous ne sommes pas seuls, la balade et la plage semblent prisées des adolescents qui viennent y camper. C’est d’ailleurs le moment de parler de ces étranges Norvégiens. Leur thermostat interne n’est pas du tout réglé comme le nôtre. Le passage du col est en plein vent par 12°, on a mis nos polaires, kways et bonnets pour monter. Mais on les croise en t-shirt, short et tongs, la tente à la main sans duvet. C’est comme s’ils avaient décidé de ne pas perdre la moindre occasion de s’exposer au soleil tant qu’il est visible.

Arrivés en haut, on a encore droit à un magnifique paysage… qui décoiffe.

Ce soir, on se dirige vers un camping pour profiter d’une douche chaude et ne pas avoir besoin de chercher une place pendant des heures sur cette petite île. On est entourés d’Allemands en camping-cars, mais la vue est belle et l’eau chaude fait du bien.

Le mardi c’est gaufres à la fraise

Le matin on repart sans avoir croisé Olaf le fermier (oui, c’est le nom fictif qu’on a décidé de lui donner pour faire couleur locale). Direction Leknes, la grande ville du coin, pour faire le plein et tirer un peu d’argent. Jusqu’ici, on a réussi à tout payer par carte, que ce soir à Stockholm ou en Norvège, mais on arrive dans des coins moins peuplés et on préfère être prudents.On change encore d’île pour Flakstadøya. Pour y aller, on emprunte un tunnel aux pentes vertigineuses qui passe sous la baie. Il n’en finit plus de descendre puis de remonter. On plaint les quelques cyclistes qu’on a croisé sur la route aujourd’hui.On nous avait avertis que le temps sur ces îles était très changeant, mais ça fait trois jours qu’on profite d’un soleil insolent et d’un ciel bleu sans nuages. La température s’approche des 20 degrés tant qu’on reste à l’abri du vent. On profite de notre chance.Objectif du jour : Nesland, un hameau de 30 habitants d’où part un sentier côtier jusqu’à Nusfjord, un des plus beaux villages de Norvège niché au creux d’un fjord étroit.On arrive sur place après quelques kilomètres de route en terre aux milieu des moutons. Le trajet jusqu’à l’école ne doit pas être facile tous les matins pour les enfants du village…Il n’y a presque personne, on dirait que la plupart des randonneurs démarrent la randonnée à Nusfjord. Mais on a une bonne raison de le faire dans ce sens précis.Après les dénivelés des deux derniers jours, on pensait avoir choisi une ballade facile. En fait non, le sentier monte et descend sans cesse, en chauffant les courbatures de la veille.Puis ça se corse lorsqu’il faut crapahuter à travers les rochers, tenir une chaîne le long d’un précipice ou emprunter une grande échelle de bois.On arrive enfin à Nusfjord et on admire ses typiques « Rorbuer » : ces maisons rouges de pêcheurs.Le village est idyllique, mais nous venons surtout pour Karolina et ses fameuses gaufres pour lesquelles nous avons tant marché !!Bien nourris et sans le soleil, on avale le chemin du retour bien plus vite. On est d’autant plus motivés qu’on a repéré un spot de camping sur la route et qu’on veut arriver avant de se le faire piquer.Victoire ! Le coin convoité est libre et on peut s’installer, prendre une douche sur une colline au soleil et dîner avec la vue sur l’océan.

Un lundi au soleil d’Henningsvær

Après une bonne grasse matinée, on se réveille dans notre petit paradis aux bord de l’eau avec un ciel magnifique et un grand soleil qui réchauffe vite l’intérieur de notre petit van. Pas de tente à démonter, on peut rapidement reprendre la route vers l’Ouest.

Nos recherches d’hier soir nous ont menés sur Austvågøya, la plus à l’est des Lofoten. À chaque virage, le paysage devient plus impressionnant, j’aurais bien envie de m’arrêter tous les kilomètres pour faire des photos.

On fait une première escale technique à Svolvær. Objectif : trouver de nouvelles chaussures de rando pour Clem et faire le plein d’eau. Mission accomplie : on repart avec de belles chaussures norvégiennes orange fluo et des casquettes en bonus pour compléter notre look d’américains.

On s’arrête ensuite à Kablevåg pour visiter Vågan, la cathédrale des Lofoten. Rien d’exceptionnel mais on profite de la marée basse pour pique-niquer au soleil sur les rochers.

Prochaine étape : Hennigsvær, un très joli village de pêcheurs construit sur les îlots sur d’Austvågøya. Les locaux parlent même de « Venise des Lofoten » mais un peu exagéré. On y croise un joyeux mélange de touristes, de locaux et de jeunes norvégiens venus assister à un festival.

Ces grandes structures de bois qu’on retrouve dans tous les villages servent à faire sécher la morue, la spécialité des Lofoten. Mais la saison de la pêche est déjà terminée depuis quelques mois.

On quitte le village pour découvrir le campement des festivaliers. Il y a si peu de terrain plats qu’ils sont installés contre l’à-pic de la montagne, entre des rochers ou sur la moindre terrasse. Pas le grand confort. Et je ne parle même pas de rejoindre sa tente vers 2h du matin à la fin du festival.

On traverse ensuite Gimsøya, une petite île à l’aspect sauvage, pour atteindre Vestvågøya, la plus peuplée des îles Lofoten.
On file vers l’Ouest, vers la sublime plage d’Haukland que nous avions repérée avant de partir.

Le lieu semble connu des campeurs qui sont déjà bien nombreux. On n’est pas certains de camper là mais on attaque la rando vers le sommet qui surplombe la plage. La balade débute par un beau chemin cotier au milieu d’un pâturage à moutons.

Puis vient la plage d’Utakleiv, magnifique mais en plein vent à l’heure où l’on arrive. On se cache vite dans nos kways pour grimper sous le vent jusqu’au sommet. La vue est impressionnante et vaut l’effort de l’ascension.

Une fois redescendus, on choisit de partir à la recherche d’un lieu moins peuplé pour passer la nuit. C’est la début d’une longue quête autour de Gravdal, devenu GraveLaDalle pour nos estomacs affamés. On finit par rendre les armes et s’installer sur une petite route qui mène à une ferme. La vue n’est pas mémorable, mais on est suffisamment abrités du vent pour cuisiner des pâtes aux poivrons et un petit bosquet nous permet d’improviser une douche.

Le dimanche aux Lofoten

Ça y est, c’est le départ du roadtrip !

On se reveil un peu groggy après cette nuit sans nuit, mais on est excités de boucler nos sacs pour prendre la route.
Comme la veille, on fait un sort au buffet de l’hôtel puis on part récupérer notre maison roulante dans la banlieue de Tromsø. Une heure plus tard, nous voilà au volant de notre Caddy équipée pour la survie. En plus du lit, l’arrière du véhicule est astucieusement aménagé avec des éléments coulissants qui sortent du coffre : deux brûleurs, une glacière électrique et un évier. Avec la douche solaire, on peut être complètement autonomes et on a seulement besoin de revenir en ville pour faire les courses et remplir nos bidons d’eau.

On prend donc tranquillement la route vers le sud. Il faut parcourir 300 km avant de quitter le continent pour les îles Vesteralen qui précèdent les Lofoten. Je dis tranquillement car ici on est loin des autoroutes. Même si c’est la principale route qui traverse le nord du pays, elle n’a que deux voies et la vitesse y est limitée à 80 km/h.

Et c’est tant mieux, car ce rythme nous permet de profiter du paysage. On quitte vite les montagnes pelées de Tromsø pour se trouver dans de petites vallées forestières dominées par des sommets enneigés. Et au plus on avance vers le sud au plus les arbres sont grands, les petits bouleaux chétifs laissent la place à de grands conifères. Avec la mer en fond, on s’imagine vraiment rouler dans une carte postale.

On croise des villes dont les noms rudes sonnent comme des insultes à nos oreilles non-averties de petits Français : Nordkjosbotn, Bardufoss, Bjerkvik, Narvik, Evenskjer, …

Arrive enfin le premier pont et Hinnøya, la première île Vesteralen. Elle a deux sœurs plus au nord que nous visiterons peut-être après les Lofoten. On s’engage donc sur les îles et sur la fameuse E10, la route qui serpente entre les montagnes et traverse l’archipel jusqu’au village d’Å (à prononcer œ), au bout du monde, 350 km plus loin.

Dès le passage du pont, on en a plein les yeux. Les bras de mers aux eaux tantôt bleu nuit, tantôt turquoises s’enfoncent dans les terres de l’île. Et au loin, on voit les premiers sommets pointus de l’archipel, comme des Alpes miniatures surgies de la mer.

Après la route, c’est l’heure de la pause. On fait une halte pour se dégourdir les jambes dans le parc naturel de Møysalen, qui doit son nom au mont Møysalen, le point culminant des Vesteralen. On est déjà en fin d’après-midi, donc trop tard pour tenter les 10h d’ascension jusqu’au sommet, mais on se lance tout de même à l’assaut des premiers paliers pour profiter de la vue.

L’approche se fait au bord d’un lac (où est-ce un bras de mer ?) et les moustiques nous attaquent. Mais nous sommes bien parés, deux coups de pshitt et on commence à grimper au milieu des fougères qu’on n’attendait pas au nord du cercle polaire. Bien essoufflés, on arrive sur un premier plateau et une jolie vue.

Le soleil est encore haut, alors nous continuons de grimper, encore et encore, à la poursuite du sommet suivant en espérant avoir une vue sur la mer des deux côtés de l’île.

Par peur de l’obscurité, nous renoncerons après 2h30 d’ascension, mais heureux d’avoir trouvé de la neige. Et c’était la bonne chose à faire car à peine la descente entamée, Clémence perd la moitié de sa chaussure droite. La semelle se décolle et Ted bricole pour la faire tenir avec une sangle jusqu’à la fin de la rando. Clopin-clopant, on dévale les pentes, passons les rivières à gué et continuons de lutter contre les moustiques qui reviennent dès que le vent tombe.

Malgré la fatigue, on part en quête d’un meilleur lieu de camping que le parking de la rando. On finit par trouver sur une des rares routes secondaires, un coin de champ avec une jolie vue. C’est le moment de se frotter à la réalité de la douche en plein air par 15 degrés…
C’est un peu frais mais le soleil brille toujours à 23h30, on s’en sort bien pour cette première journée !

Et quelle vue au petit dej !

Vers le Nord

Après avoir bien profité de Stockholm pendant ces deux jours, il est temps de prendre la direction du nord. Objectif Tromsø, au-delà du cercle polaire, pour récupérer notre carosse. Dans notre première version de l’itinéraire, nous voulions y aller en train de nuit depuis Stockholm en remontant toute la côte suédoise. Mais le petit train semble victime de son succès, impossible de trouver des couchettes autour des dates qui nous intéressaient. Finalement ce sera l’avion, mais avec une escale obligatoire à Oslo. On se prépare donc à une journée de transit. Première étape : le petit-déjeuner buffet de l’hôtel. On se fait donc deux assiettes “à la Jean-Paul” avec l’objectif de tenir jusqu’à l’arrivée à Tromso à 17h.Bien nourris, on remet nos sacs à dos et on reprend le “Arlanda Express” en direction de l’aéroport. Et là, c’est le premier drame. Trop confiante dans l’avance qu’on a sur l’horaire du vol ou bien assomée par la digestion, Clémence oublie son joli chapeau dans le train. Quand elle comprend son erreur, elle se met à pointer le doigt vers son crâne nu et à faire une grimace de clown triste, qu’elle répétera toute la journée… Avec quelques jours de recul, on a remplacé le chapeau par des casquettes qui tiennent bien mieux sur la tête quand souffle le vent des îles. On décolle enfin. En survolant le pays du sud au nord, on apreçoit des immenses forêts, des glaciers et de grands sommets qui se jettent dans la mer. C’est magnifique et on a hâte d’atterir. On apperçoit enfin Tromsø, blottie sur une île au milieux des montages qui portent toutes encore des traces de neige. Une fois au sol, on a perdu quelques degrés, mais la lumière aussi a changé : elle est rasante, presque crépusculaire, et éclaire la ville d’une lumière dramatique. On se croirait dans un film. On doit dormir une nuit à Tromsø avant de récupérer notre van et d’aller vers les îles Lofoten. L’atmosphère de la ville aussi est bizarre. On sent la ville étape au bout du monde avant les îles ou l’Arctique. Mais il y a aussi un côté station de ski où le peu de locaux et de saisonniers se connaissent tous. Ou peut être est-ce l’effet des vacances qui ont vidé la ville des milliers d’étudiants qui la peuplent pendant l’année ?
On profite également de l’étape pour faire des courses pour la semaine qui vient. On continue notre jeu préféré : explorer un supermarché étranger à la recherche de produits exotiques. Ici, peu de surprises. On ressort donc avec un stock de pâtes, beaucoup de myrtilles, du fromage suspect, et une mixture à base de poisson dans un tube façon dentifrice (il y en a pleins, ça semble être une spécialité locale…).Pendant que les heures passent, cette étrange lumière diminue à peine. On se couche vers minuit, et elle est toujours là : il fait jour et les gens continuent de se promener dans la rue comme en plein après-midi. C’est une expérience très perturbante et on met un moment à s’endormir. Il faut probablement un temps d’adaptation à notre corps ou à notre oeil pour se régler.

Stockholm

Ca y est, c’est enfin le moment du départ. Les quelques jours à St Roman nous ont permis de faire le plein de chaleur et d’enchainer les siestes pour être en pleine forme pour le voyage.

On quitte donc Saint Roman en voiture avec Sophie direction Valence. On profite de cette première étape pour déjeuner dans le restaurant où on allait fêter la fin des camps il y a quelques années en mangeant une pizza aux ravioles. Il y en a toujours à la carte mais je crois que mon estomac ne le supporterait plus.
Rassasiés, on enfile nos gros sacs à dos pour un trajet en tgv qu’on connaît bien.

Quelques heures plus tard, on est bien contents de trouver la clim de l’aéroport après un bref aperçu de la chaleur parisienne dans le RER.

Après 2h30 de vol, nous atterrissons à Stockholm un peu après minuit. On s’imagine très vite dans un roman de Steig Larson. L’aéroport est presque vide. La gare de la navette vers Stockholm est installée dans les profondeurs d’une grotte : la roche noire des murs contraste avec le rouge du quai et les bancs au design très suédois. Mais surtout, il n’y a personne, et pas un son. On se demande où sont passés les autres passagers de notre vol et si le train annoncé dans vingt minutes est bien réel…

La navette finit par apparaître et on rejoint le centre ville qui est toujours très animé à 2h du matin. On est bien contents de trouver notre hôtel et de récupérer.

Le lendemain matin, ou midi pour être honnête, on sort enfin découvrir la ville. Plusieurs choses nous surprennent. D’abord il fait chaud, pas loin de 30 degrés alors qu’on s’imaginait déjà sortir nos manteaux. Ensuite, la ville est très calme, il y a peu de voitures. Soit à cause du péage urbain de Stockholm, soit parce que c’est le mois où tous les locaux partent en vacances. Et enfin le ciel est d’un bleu éclatant avec quelques nuages blancs qui font très “carte postale”.

On ne va pas vous mentir, on voyage surtout pour manger de bonne choses. Et comme il est déjà midi, on se dirige bien vite vers le marché couvert d’Östermalmstorg pour découvrir la gastronomie locale. Le marché historique est en travaux, mais la plupart des stands ont été réinstallés dans un bâtiment provisoire en bois très design. Décidément, ils sont forts. Et pour le poisson aussi : on ressort ravis après un saumon gravelax fondant comme jamais et du hareng dans une ribambelle de délicieuses marinades. On part ensuite digérer en arpentant le port et les petites rues de Gamlastan, la vieille ville.

Puis on part se perdre dans Södermalm, le quartier branché qui a aussi le nom de mon lit Ikéa. On monte et on descend d’une colline à l’autre, et on a l’impression de passer d’un parc à un autre tous les cent mètres. On visite probablement la ville dans les meilleures conditions climatiques, mais ça nous donne très envie de venir vivre ici. On boucle la visite du quartier par le musée de la photo et une très chouette expo de Scarlett Hooft Graafland, une Néerlandaise qui fait de drôles de mises en scènes aux quatre coins du globe.

Le lendemain, on prévoit de faire un peu moins de kilomètres à pied et de visiter Skeppsholmen et Djurgården. Ces deux îles jardins sont au milieu de la ville et hébergent plusieurs musées, la résidence d’été de la famille royale et ses jardins potagers.
On commence par les musées d’art moderne et d’architecture qui ont le mérite d’exposer beaucoup de femmes, mais j’en retiendrai surtout la terrasse au soleil sur laquelle on déjeune.

On enchaine ensuite sur le musée Vasa qui porte un nom de biscottes mais abrite en réalité une impressionnante épave de trois mâts extraite de la baie de Stockholm. Son histoire est incroyable. En 1628, la marine suédoise inaugure son fleuron : le Vasa ! C’est le plus gros navire de l’époque : 400 marins à bord, pleins de canons et grand comme un immeuble de quatre étages. C’est le roi en personne qui a donné les dimensions du navire, alors qu’il mène une guerre en Pologne. Manque de bol, le roi n’étant pas architecte naval, le navire sombre après un périple de … 500m dans le port. Le bâtiment était mal équilibré et un simple coup de vent le fit pencher et prendre l’eau par la moitié de ses sabords. Il coula en 20 minutes et fit une trentaine de victimes. Après avoir réussi à remonter à la surface quelques canons, on oublia l’épave pendant plus de 300 ans… jusqu’à ce qu’on la localise à nouveau dans les années 1960. S’ensuivit un travail fou de remise à flots, de conservation et de restauration qui dura 30 ans, jusqu’à ce que la ville fasse construire un musée autour de l’épave pour la mettre en valeur et faciliter sa conservation.
Vous l’aurez deviné, ce musé nous a émerveillés, on vous le recommande si vous êtes de passage.

L’heure tourne et on arrive trop tard pour visiter le Skansen, un musée vivant de plein air qui reconstitue la vie passée de différentes régions de la Suède. On le note pour notre prochaine visite et on explore le reste de l’île. C’est fascinant ! On est au centre d’une métropole de plus d’un million d’habitants, et on se retrouve à la ferme. Ce sont les potagers de la famille royale. Cette île est splendide, ça nous donne définitivement envie de revenir à Stockholm, peut-être pour voir si la ville est aussi agréable en hiver ou au printemps.

Mais il est déjà temps de rentrer car demain, notre voyage se poursuit vers le grand Nord.

Les vacances !!

Il y a un an, vous étiez tous avec nous pour cet incroyable week-end au Poët Celard dont nous gardons des souvenirs impérissables. Que s’est-il passé depuis ?

L’été 2018 était celui des changements. D’abord celui du mariage, mais aussi un nouveau travail pour tous les deux. Nous avons pris quelques jours pour buller en Ardèche pour récupérer de la fête et de ses préparatifs, puis Clémence a plongé dans l’aventure “Rockie” et moi dans celle d’Orano.
On peut presque parler d’une année marathon. On a investi beaucoup de temps dans nos nouvelles missions et on a économisé nos vacances en prévision du voyage de noces, qu’on voulait assez long. Car qui dit nouvel embauché, dit compteurs de vacances à zéro.

Mais où est-ce qu’on part ?
On a été très longs à valider une destination, j’avais envie de visiter l’Amérique du sud et Clémence rêvait plutôt de Japon ou de Nouvelle Zélande. Comme on gardait un très bon souvenir de notre road-trip en Irlande, on cherchait une destination qu’on puisse visiter en autonomie avec une voiture ou un petit van. C’est finalement la Norvège qui nous a convaincus avec ses fjords et ses myrtilles. On se range les autres destinations dans un coin de la tête pour les prochaines années.

Au plus on étudiait le pays pour préparer notre itinéraire, au plus on était convaincus que c’était la destination qu’il nous fallait cette année : de grands espaces, des paysages incroyables et pas grand monde (pas loin de dix fois moins densément peuplé que la France). Mais la gestion des distances a l’air bien différente de chez nous : le pays est tout allongé et pas la peine de chercher une autoroute : les routes sont petites, sinueuses et souvent limitées à 80km/h. Ce qui nous va bien pour un road-trip sans se presser.

Tout était prêt : l’itinéraire, les vols, le véhicule (il paraît que c’est un Caddie, même si ça ressemble beaucoup à un Kangoo). Il ne restait plus qu’à attendre les vacances. Et à patienter. Puis à compter les jours en préparant les sacs (j’ai trouvé ça très long). Mais ça y est, le jour J est enfin arrivé !
On ferme les ordis, le bureau, on boucle les sacs, on trouve une voisine pour arroser les plantes et c’est parti !

Au programme : Quelques jours au soleil à St-Roman pour goûter à la canicule avant de s’envoler vers le nord, quelques jours à Stockholm pour s’acclimater puis le grand nord dans les îles Lofoten, Oslo pour retrouver la ville, et enfin les grands fjords de l’ouest. Et au retour, un passage par l’île de Ré pour profiter de la mer avant la rentrée.

On va essayer de tenir le site à jour pour vous raconter notre voyage et vous porter quelques photos.
Gros bisous et bientôt.